Le début de guerre 1914
Carte de la progression du 143ème Régiment d'Infanterie en 1914.
Août 1914
La mobilisation, transfert en voir ferrée vers le nord.
Henri est mobilisé en tant que réserviste au 143ème Régiment d'Infanterie de Carcassonne.
Il rejoint le régiment le 11 août 1914.
Il « part aux Armées » le 25 août 1914.
26
août 1914Nous sommes partis
de Carcassonne hier pour une destination inconnue et nous avons
passés la nuit à Nîmes nous repartons à
midi. J'ai lu la lettre que tu m'as envoyé ça m'a fait
beaucoup de plaisir, Je vous enverrai une autre carte quand nous
serons arrivés plus loin. Je suis en bonne santé
j'espère que ma lettre vous en trouvera de même. Je vous
embrasse.
Le 143ème R.I. depuis le mobilisation :
Le Colonel BERGUIN a reçu le télégramme le 1er août 1914 à 16h00.
Le régiment se transporte en Lorraine avec la II eme Armée au sein du 16ème Corps d'Armée, il forme avec le 15ème R.I. La 32éme Division d'Infanterie.
Le 143ème reçoit le
baptême du feu au Bois de Muhlewald le 20 août 1914 où
il subit les attaques violentes des allemands qui causent de lourdes
pertes. Ce dur combat fait partie de la Bataille de Morhange. Le
143ème perd son chef, le Colonel BERGUIN ainsi que le Général
DIOU commandant la 63ème Brigade.
Le régiment bat en retraite sous la poussée ennemie. Le 25 août il contre-attaque à ROZELIEURES avec le 15ème R.I.. Il s'installe en défense au BOIS DE BARETH près du village de Fraimbois.
Le 29 août 1914 il reçoit un renfort de 1000 hommes pour combler les perte déjà nombreuses.
Henri arrive au front avec ce renfort.
24/8
24/8
25/8
29/8
16/9 21/9
Du 29 août au 8 septembre, par une résistance tenace, le Bois de Bareth est conservé.
Ne pouvant s'infiltrer par la trouée de Charmes, les allemands vont assayer de prendre Nancy. Le 143ème et le 83ème, sous les ordres du général SIBILLE, participent à la Bataille du Grand-Couronné. Du 9 au 12 septembre, il défend les lignes françaises à Rosières aux Salines, Saint Nicolas de Port, La Neuveville Devant Nancy, Sauxures les Nancy ou le Bois de Champenoux.
Après quelques jours de repos devant Nancy, le 16ème Corps se dirige vers Toul pour arrêter le progression des allemands en Woëvre. Après trois jours de marche pénible, le régiment est violement pris à partie par l'artillerie ennemie dans la région d'Ansauville.
Woëvre 30/9/1914
Il occupe successivement Mandres aux Quatres Tours, Beaumont et Seicheprey où le Général SIBILLE commandant la 64ème Brigade trouve la mort.
Le 143ème laisse en terre de Lorraine le Colonel BERGUIN, 9 officiers, 22 sous-officiers et 269 hommes du rang tués ou disparus.
8
septembre 1914 Je
suis en bonne santé, je viens de recevoir la lettre elle m'a
fait grand plaisir. Écris souvent. Je vous embrasse à
tous.
Le 9 octobre 1914, le régiment s'embarque à destination de Fère en Tardenois.
Repos dans le Soisonnais jusqu'au 15 octobre.
Il relève les unités britanniques engagées entre le canal de l'Oise à l'Aisne et le ruisseau de Chery pour leur permettre de gagner la Belgique.
Puis le 143ème est relevé par le 123ème R.I. . Le 30 il s'embarque à Lemeux près de Compiègne.
Il débarque le 31 octobre, en gare de Poperinghe et de Bailleul.
30
octobre 1914 Nous
allons embarquer pour une destination inconnue. Je vous embrasse à
tous à bientôt.
Mon
cher André je t'embrasse de tout mon coeur. Ton papa Henri
Bissieres. Mon cher Marcel je t'embrasse de tout mon coeur. Ton papa
Henri Bissieres.
Novembre 1914
La blessure, l'évacuation.
La bataille des Flandres, baraille de l'Yser:
Le 31 octobre, le 143ème se déplace vers La Clytte et Dickebush.
Le 1er novembre, ordre est donné d'attaquer le village de Wytschaete. Le village est repris à l'ennemi avec le 1er Chasseur. Les combats à la baïonnette ont été cruels, les pertes nombreuses, mais le village est conservé et fortifié.
Le 2 novembre, l'ennemi contre-attaque violemment avec de gros effectifs. Jusqu'au 10 novembre, le 143ème dispute le terrain à l'ennemi qui réussit à s'infiltrer jusqu'à la ferme de Hollande où est stoppé et fixé. Les combats sont d'une violence extrême, jusqu'à coups de pelles et de pioches. Les allemands, supérieurs en nombre et en artillerie, n'ont pas atteind leurs objectifs.
Positions les 5 et 6 novembre :
Henri est blessé grièvement. Le 6 novembre, il est évacué sur l'ambulance 7/16 à Poperinghe. Un éclat d'obus lui a transpercé le dos et est ressorti par la poitrine.
Il est soigné à l'ambulance jusqu'au 11 novembre. Transportable, il est évacué vers un hôpital de l'arrière.
Il est admis, le 18 novembre, à l'hôpital auxiliaire
n°30 de Tessé la Madeleine près de Bagnoles de
l'Orne. Il est installé dans les pensions de famille Le Bon
Samaritain et Cordier. Il est géré par les la Société
de Secours aux Blessés Militaires.
Henri reste hospitalisé jusqu'au 12 décembre 1914.
Il bénéficie d'une permission de convalescence jusqu'au
15 janvier 1915.
L'extrait du contrôle nominatif indique que Henry faisait partie de la 3ème Compagnie du 1er Bataillon du 143ème.
15
novembre 1914 Je
t'écris ces quelques mots pour te dire que l'on va nous
évacuer demain. Je vais très bien la blessure est
fermée. Je ne t'écrirai maintenant que quand je serai
arrivé à l'hôpital. je vous embrasse à
tous.
17
novembre 1914 Nous
sommes de passage à Saint Germain en Laye. Nous sommes bien
reçus partout. On nous donne de tout. Je vous embrasse à
tous.
17
novembre 1914 Nous
sommes de passage à Rambouillet. Je vous souhaite une bonne
santé à tous.
17
novembre 1914 Je
suis en bonne santé je ne souffre pas trop, je vous embrasse à
tous.
18 novembre 1914 Bonne
santé à tous nous sommes en Bretagne et nous allons à
Bayeul.
22
novembre 1914 Je
vais toujours de mieux en mieux aujourd'hui dimanche nous sommes
allés tous à la messe qui n'est pas très loin la
bonne soeur nous a donné un livre de messe à chacun. Je
vous embrasse à tous.
24
novembre 1914 Il
me tarde de recevoir de vos nouvelles. Hier nous avons fait une
petite promenade dans le parc d'un château puis nous sommes
passés dans une ferme ou on nous fait chauffer et la fermière
nous a offert du bon cidre se sont des gens bien aimables. Je vais te
dire que pour nous servir à table nous avons que des marquise
set des comtesses il faut que nous soyons en guerre pour voir çà.
Au moment où j'écris la bonne petite soeur vient
d'arriver pour nous faire faire la prière tous ensemble matin
et soir. Dimanche dernier une comtesse est venu nous voir avec deux
enfants l'un portait des cigarettes l'autre des gâteaux comme
la main et très bons. Cette nuit il vient d'arriver huit
blessés en plus qui viennent de Belgique ils sont encore au
lit et ils ne se lèveront que pour dîner car ils doivent
être fatigués aussi comme nous l'étions. Enfin çà
va mieux et je suis de bon appétit.
24
novembre 1914 Mille
baiser à André à Marcel et à Marcelle
soyez sage. Papa Henri Bissières qui ira peut-être vous
embrasser bientôt.
29
novembre 1914 Chère
Maria aujourd'hui dimanche nous allons aller à la messe de dix
heure tous ensemble. Tu me disais sur la dernière lettre
pourquoi on m'avait changé parce que là-bas ce n'était
qu'une ambulance où on ne soigne que provisoirement. Je vous
embrasse à tous.
2
décembre 1914 Je
renouvelle ma correspondance pour te donner des nouvelles de ma santé
elle est excellente et je suis de très bon appétit.
Aujourd'hui nous venons d'enterrer deux soldats d'un autre hôpital
voisin du notre. Tous les blessés qui pouvaient marcher ont
assisté à la cérémonie. Le temps a été
splendide, il faisait un soleil comme au mois de mars. Je te prierai
de m'envoyer des nouvelles un peu plus car c'est çà qui
me fait le plus de plaisir. Je te dirai aussi que je n'ai pas reçu
de mandat je crois que tu l'as envoyé avant que tu ais
l'adresse de l'hôpital. Je vous embrasse à tous le
bonjour à tous les voisins.
11
décembre 1914 C'est
demain matin que nous partons de l'hôpital nous sommes 7 nous
passons à Argentan pour passer la visite et puis on nous
dirigera sans doute sur le dépôt si on nous donne une
permission je t'enverrai une carte. Ne vous faites pas de mauvais
sang je suis en bonne santé et çà ne me gène
pas pour respirer. Je vais te dire que je n'ai rien reçu, ni
de paquet ni de mandat. Rien plus à vous dire pour le moment.
Je vous embrasse à tous.
13
décembre 1914 De
passage à Paris je vous envoie le bonjour. Je vous embrasse à
tous.
14
décembre 1914 Carcassonne. Tu
m'excuseras si je ne t'ai pas écrit plus tôt, à
Paris j'avais préparé une carte j'ai oublié de
la faire partir. Nous sommes arrivés à 2H15 à
Carcassonne un peu fatigués nous avons fait trois jours de
train. Enfin je vais te dire que demain matin nous allons passer la
visite et après demain je crois aller en permission de trois
jours. Ce n'est pas trop mais il vaut mieux çà que
rien. Tous n'ont pas çà. Il y en a qui ont 20 jours
signés de l'hôpital en arrivant ils n'ont que trois
jours comme les autres. Je vous embrasse à tous à
bientôt.